Charles PIAGET: Né en 1928 à Besançon, Charles Piaget est un militant syndicaliste, particulièrement actif lors du conflit social de l’entreprise d’horlogerie Lip dans les années 1970 où il aura été une figure emblématique du mouvement autogestionnaire français. Il revient ici sur le chômage de 1975 à nos jours.
1975 : la crise, les licenciements, le chômage.
500 000 chômeurs
- Giscard d’Estaing: la crise vient de l’extérieur, nous n’avons aucune responsabilité.
- Chirac: le chômage est provisoire. Je vois déjà le bout du tunnel d’ici 6 mois.
1977 : 1 million de chômeurs
1978 : le chômage, c’est à cause de l’enclavement des villes. Par exemple, Besançon : il faut désenclaver cette ville, construire des routes, des zones industrielles toutes équipées. Alors les entreprises viendront avec les emplois.
1979 : le chômage est dû à la crainte des employeurs. Ils sont prêts à créer de nombreux emplois mails il y a trop de grève, cela les fait fuir.
1,5 millions de chômeurs
1980 : le chômage, c’est essentiellement une inadaptation. Il faut des formations et qualifications.
Il y a beaucoup de postes inoccupés, les employeurs ne trouvent pas de personnes qualifiées.
1982 : le chômage : une étude récente montre qu’il est dû à un manque de mobilité des chômeurs.
On est au chômage parce qu’on ne veut pas se déplacer. Des régions recherchent désespérément des ouvriers et employés et n’en trouvent pas
2 millions de chômeurs
1984 : le chômage, c’est désormais clair, il est dû aux charges écrasantes payées par les employeurs et trop de tracasseries administratives.
Les pays ayant réduit les charges des employeurs recréent des milliers d’emplois.
1986 : l’OCDE confirme : le chômage est dû à la rigidité des salaires. Le SMIC est trop élevé, il décourage la création d’emplois.
Les indemnités de chômage trop élevées n’incitent pas à la recherche d’emploi.
2,7 millions de chômeurs
1993 : Ca y est, une grande découverte, le chômage est dû à un manque de flexibilité dans le travail.
Les horaires devraient être fixés selon les commandes. Les heures supplémentaires comptabilisées à l’année. Alors les emplois se multiplieraient.
3,3 millions de chômeurs
1995 : une autre rengaine : « Par tout ailleurs, cela va mieux côté emplo,i sauf en France. Mais c’est bien connu, le français est rebelle à tout changement ».
3,5 millions de chômeurs
1998 : un scandale. La France compte 94 000 offres d’emplois non couverts. Alors c’est la mobilisation de toutes les régions, les français doivent s’ingénier à faire connaître partout ces offres.
On ne parle plus que de cela.
Vous vous rendez compte au lieu de 3 500 000 chômeurs, il n’y aurait plus que 3 406 000 chômeurs. Ce serait formidable.
2002 : le cycle recommence, ou en était-on ? Ah oui.
Le chômage vient des charges trop lourdes pour les entreprises.
2015 : une très grande découverte : travailler tous les dimanches, cela ferait créer beaucoup d’emplois. N’oublions pas, au temps de Napoléon, il n’y avait aucun jour de repos au cours de l’année. Il n’y avait pas de chômage.
2017 : Ca y est, on a enfin trouvé la principale cause du chômage. « Le code du travail est trop épais. En enlevant une centaine de pages, des milliers d’emploi seront créés ».
5 millions de chômeurs
Hélas, une découverte malencontreuse, il existe un chômage caché des personnes qui ne s’inscrivent pas, parce qu’elles n’ont droit à rien. Une évaluation de l’INSEE entre 1,5 et 2 millions.
2018-2019 : M. Macron : « C’est la faute aux chômeurs, tricheurs et qui n’accepte pas les emplois que personne ne veut ».
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Tout cela pour cacher une vérité élémentaires ; « Le chômage est nécessaire pour imposer des bas salaires, créer la peur, permettant de maintenir notre domination de classe.
Les monstrueuses inégalités
Nos monstrueux profits »
(Mais ça, ça reste entre nous)
Rassemblement le 22/02/2019 devant POLE EMPLOI TEMIS Besançon
« Exigeons l’abrogation du décret du 30 décembre contre le contrôle abusif des chômeurs et le retrait de la lettre de cadrage de la négociation de l’assurance chômage. »